Les relations transgénérationnelles me passionnent. J’ai beaucoup travaillé sur ce sujet et ma pratique clinique s’en ressent. C’est pourquoi, je vous propose quelques paragraphes à ce sujet.
Dans la famille, les rapports entre les générations sont élémentaires et nécessaires pour le développement de l’être humain. Ces relations organisent largement la vie quotidienne, elles la nourrissent et lui donnent une bonne partie de son sens.
L’arrivée du petit-enfant provoque un certain remue-ménage, chacun dans la famille change de place. Les jeunes parents sont alors définitivement admis comme adultes. Une double évolution du lien filial s’amorce d’après Attias-Donfut avec d’un côté un déplacement des investissements sur le nouveau-né, devenu « l’enfant », et de l’autre l’accès à la parentalité des grands-enfants, devenus en cela les égaux de leurs propres parents. Les liens se retendent entre les parents et enfants-parents sans que se perdent pour autant l’indépendance des jeunes parents. Ces derniers recentrent leur réseau relationnel sur leur famille.
Lorsque la coopération générationnelle est fréquente et intense, les grands-parents deviennent les nouveaux partenaires de l’éducation de l’enfant et permettent à la famille nucléaire de s’ouvrir pour favoriser le contact avec une nouvelle génération.
Le schéma classique de répartition des rôles est d’une part, que les grands-parents soient les parents en seconds et d’autre part, qu’ils laissent toute l’organisation de la parentalité à leurs enfants-parents. Même si les grands-parents apportent leur « pierre à l’édifice », ils ne sont qu’une pièce du puzzle de l’éducation et de la responsabilité des enfants. « Les parents demandent aux grands-parents d’être toujours là quand on a besoin d’eux, mais aussi de ne pas être là quand on n’en a pas besoin » disait Françoise Dolto dont les conseils qui selon ses propres termes, étaient plus ceux d’une grand-mère que d’une psychanalyste.
Anne-Solène Gatzoff, Psychologue Bordeaux